Différents types, différents décors

La forme la plus répandue de monuments aux morts est l'obélisque ou la colonne, composition verticale symboliquement dressée vers le ciel. Le monument se trouve la plupart du temps dans un espace délimité par des chaînes fixées à des balustres en forme d'obus. Parfois, il prend la forme d'un calvaire (grande croix latine) ou d'une stèle (grande plaque fixée sur un socle). Lorsque la commune en a les moyens, elle fait réaliser une grande composition incluant souvent une statuaire.

Le style de ces monuments se réfère majoritairement à l'architecture néo-classique (inspirée de l'Antiquité), avec des colonnes couronnées de moulures et de chapiteaux ioniques (à volutes) ou corinthiens (à feuillages). Les ornements et la statuaire sont figuratifs. Un style classique, que certains jugent dès cette époque trop académique, mais qui reste de circonstance pour une majorité de l'opinion.

Le décor de ces monuments n'est évidemment pas choisi au hasard. Parmi les différents motifs ou sujets traités, on trouve des représentations :

- De la croix de guerre (décoration militaire décernée aux combattants dès 1915 pour conduite exceptionnelle),

- De symboles religieux, essentiellement la croix latine,

- D'éléments symbolisant la victoire, la paix ou la sagesse (palme, couronne de laurier ou de buis, allégorie féminine de la Victoire, de la Paix ou de la Sagesse, jeune fille portant des fleurs),

- De symboles patriotiques (drapeau, coq, statue de Jeanne d'Arc ou encore des allégories féminines de l'Alsace et de la Lorraine, territoires perdus après la guerre de 1870 et récupérés en 1918),

- Du poilu (qualitatif donné aux soldats de la Grande Guerre), soit en buste, en pied, en bas-relief (statue attachée à un fond) ou en ronde-bosse (statue indépendante sur socle).

A ces ornements décoratifs (soit dans le même matériau que le monument et donc solidaire du monument, soit en métal et fixé sur le monument), s'ajoutent souvent des mentions, du type " A ses morts " ou " Morts pour la France ", et les noms des morts (sans indication de grades) gravés à même le monument ou sur des plaques fixées au monument. Ces choix sont le fait d'un comité regroupant dans chaque commune un certain nombre de leurs habitants et souvent présidé par le maire.